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Awi Wan Othman, un des derniers constructeurs de bedors en Malaisie. Héritier de la très ancienne tradition des Chams.

Le bercail des derniers "bédors"

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Rendue célèbre par ses chantiers navals, l’île de Pulau Duyong Besar connut son heure de gloire dans les années 70. De nombreux Occidentaux s’y installèrent ou y séjournèrent pour construire ou acheter ces fameux bateaux réputés dans le monde entier.
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Le Awi’s Yellow House est l’un des endroits les plus authentiques et les plus charmants que nous ayons rencontré sur la péninsule. S’inspirant de la plus pure tradition architecturale malaise, Awi a construit ce "guest house" dans le même esprit que ses bateaux : avec amour et passion.

Pulau Duyong Besar est un vestige, une petite merveille qui a survécu, on ne sait comment, à la frénésie de modernisme qui envahit la Malaisie depuis quelques décennies. Au milieu du fleuve Terengganu, ce petit bout de terre nous plonge avec bonheur dans la vie traditionnelle malaise telle qu’elle était il y a encore trente ans. Maisons sur pilotis, animaux de basse-cour qui vont et viennent entre les rires des enfants ; c’est ici que vit Awi Wan Othman, un des derniers constructeurs de bédors. Son art, il l’a appris de son beau-père, qui était capitaine. Comme lui, il travaille sans plan, sans balance et, surtout, sans ordinateur. Tout se fait de mémoire et d’expérience. Le résultat est saisissant et les fameux bateaux de Pulau Duyong Besar sont un exemple de réussite dans le monde de la navigation.

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Les diesels ont tout remplacé et les jonques pourrissent sur les plages de Malaisie. Seuls quelques rêveurs et quelques fous croient encore à la survie de ces chefs d’ouvres.

Histoire du "bédor"

Entourée par la Mer de Chine méridionale et le Détroit de Malacca, la Malaisie fut pendant des siècles une terre privilégiée pour les marins et les pêcheurs. Ce sont eux qui la surnommèrent "le pays où les vents se rencontrent". Ce sont eux encore qui ont contribué à la prospérité du pays et qui voient, aujourd’hui, leurs bateaux remplacés par des voitures, des camions, des trains. On n’arrête pas le progrès. On participe, ahuri, à l’extinction inexorable des traditions. Pourtant dans le Terengganu et le Kelantan, sur les rives de la côte est, des hommes perpétuent de père en fils et de bouche à oreilles ce savoir-faire séculaire.

Bien sûr, au cours des siècles l’art du bédor s’est enrichi de nombreuses influences ; chinoises, puis françaises au XIXe siècle, et enfin malaise. On attribue toutefois les origines de cette jonque unique en son genre au peuple Cham qui, selon des chroniques de voyageurs bouddhistes du VIIe siècle, avaient déjà acquis une réputation en matière de construction navale. Originaires de l’ancien Royaume de Champa (Vietnam), les Chams, contraints par de nombreuses guerres à quitter leur terre natale entre le XVe et le XVIIIe siècle, émigrèrent en Thaïlande et dans le Terengganu. Léguant ainsi à la côte est un de ses plus précieux héritages culturels. Pendant des centaines d’années, les bédors ont transporté sel, tissus, soieries, riz, médicaments, objets de cuivre et d’étain dans le Golfe du Siam et la Mer de Chine, de Saigon à Bangkok et de la Malaisie à Singapour.

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Conçu essentiellement pour le transport des marchandises entre la Thaïlande et la Malaisie, le bédor a une coque peu profonde, idéale pour les lagons et les estuaires. Aujourd’hui, il sert de bateau de plaisance pour les étrangers - Européens, Américains et Australiens -, qui les commandent aux derniers chantiers assurant leur pérennité à Pulau Duyong Besar.

La fabrication des bédors a cessé avec la deuxième guerre mondiale. Les voitures et les ponts assuraient désormais le transport des marchandises. Après les années 50, les bédors ne firent plus que la route du sel ou du charbon, de Terengganu à Pattani et Ban Lai, dans les environs de Bangkok. En 1975, on n’en comptait plus que quinze dans le port de Terengganu et, aujourd’hui, il n’en reste que deux.

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Pêcheur dans le Kelantan.

Par passion, et à la demande des Occidentaux, Awi et sa femme, Christine Longuet, ont relancé la tradition. Au XXIe siècle, les bédors sont toujours fait avec le fameux bois de fer (cengal) qui, dit-on, résiste à la mer pendant un siècle. Mais le progrès, là aussi, a trouvé sa place. "Les Occidentaux veulent la durabilité et la fiabilité des anciens matériaux mais avec l’apport des tout nouveaux gadgets de navigation : communication radio, navigation par satellite, moteur diesel d’appoint, et tout le confort sanitaire", commente Christine Longuet. Alors le bédor, comme une bonne partie de l’Asie, s’est adapté à la modernité. "Plus personne ne veut apprendre à construire des bédors ou des bateaux de pêche, constate Awi. C’est trop dur, c’est trop long. Etre charpentier ou pêcheur pour un jeune, ce n’est pas attractif. Les salaires sont trop maigres et le travail trop contraignant."

Les pêcheurs de Sabak

Pourtant, à l’instar de Pulau Duyong Besar, il existe d’autres îlots qui résistent encore aux aguiches prometteuses de la société de consommation. A quelques heures de l’île aux bédors, aux portes de la Thaïlande, le temps semble avoir suspendu son vol.
Entre la plage "de l’amour passionné" et celle "de la brise qui murmure", par-delà la jungle et les rizières, se cache le petit village de Sabak, témoin paisible et singulier du mode de vie malais avant le boom économique des années 70. La plupart des maisons sont encore en bois, bien que les toits de palme aient été remplacés de-ci de-là par de grandes plaques de zinc. Et comme ailleurs, le béton éclabousse le paysage de sa grisaille.

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Entre la plage "de l’amour passionné" et celle "de la brise qui murmure", le petit village de Sabak vit au rythme de la pêche.

Cependant, pêcheurs et charpentiers persistent à se lever aux aurores pour rejoindre l’océan ; à prendre le temps de peindre leurs bateaux, de sculpter proue et poupe, de faire de leurs embarcations une ouvre d’art ; de vivre aux mêmes rythmes, aux mêmes rites, immuables. Ici, la construction des bateaux traditionnels a gardé tout son sens : la pêche.

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Le meilleur de la pêche est envoyé vers la capitale ou Singapour. Le petit poisson se vend directement au port ou dans les marchés pour un à cinq francs le kilo.

A 14 heures précises, une dizaine d’embarcations colorées regagnent le port de Sabak par la lagune. Sur la berge, les petites échoppes ont préparé le thé, les roti chenaï et le curry de poisson. Les femmes attendent et les fourgonnettes des gros revendeurs sont aux premières loges pour emmener le meilleur de la pêche vers la capitale ou Singapour, assurant ainsi aux pêcheurs un salaire de base. Le solde approvisionne le village et les marchés avoisinants. Assurant ainsi, depuis des siècles, le repas quotidien de ceux que l’on appelle "les mangeurs de poissons".

En images

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A Sabak, les hélices sont encore forgées à la main.
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Depuis quelques mois, on peut voir sur les étals des marchés tout ce qui attire le touriste sur ces côtes enchantées : poissons perroquet, balistes ou poissons ange.
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Vue de Kuala Lumpur, capitale de la Malaisie, depuis l’hôtel Dorsett, dans le Triangle d’Or, le dernier quartier chic de KL, en clin d’oeil à LA (Los Angeles). Les deux tours Petronas, soeurs jumelles des défuntes Twin Towers, et du modèle américain dont les Malais, comme la plupart des asiatiques, musulmans ou pas, sont très fiers. Avant le tragique attentat du 11 septembre, les tours Petronas étaient déjà les plus hautes du monde (453m - les Twin Towers, 410m). Elles demeurent comme le reflet d’une image désormais menacée.
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Au petit matin, dans le quartier chinois de Kota Bharu.
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Jeunes explorateurs remontant le fleuve en radeau dans la jungle du Terengganu.

Informations pratiques

Lets Travel - Rue de Berne 3 - 1201 Genève
Tél. 022 731 82 82 - www.letstravel.ch

Malaysia Airlines - Rue Ami-Levrier 9 - 1201 Genève
Tél. 022 738 63 63 - www.ch.malaysiaairlines.com

A lire avant de partir et à emporter sur place le guide Malaisie, paru aux éditions Olizane, Genève

 

 

 

cet article a paru dans le numéro de décembre 2001 de Sports & Loisirs

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(3) commentaires
Stephanie | steph_23@hormail.fr | 07.01.2013-16:38

Les blogs comme celui-ci nécessiteraient d’être bien plus présents sur la toile. Je vous remercie pour votre travail et je guette vos futurs articles.


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