porte parole des morts

Est-il midi dans ton sang Krateros ? Ira-tu embrasser la mort sur la bouche ?
Crètois écorné des océans froids, retourne chez ta compagne. Dans son giron de poussière tu peux te permettre d’oublier...

Michael Musson - 07.12.2013

Tout fout le camp

Il y a longtemps j’écoutais volontiers une chanson de Mecano

Michael Musson - 28.07.2009

Origines, rites et identités du sport

Le sport a toujours été là, ou presque, pour accompagner l’Homo Sapiens dans ses quêtes essentielles : lutte pour la survie tout d’abord, puis célébrations religieuses, accord avec la Nature, affirmation d’une identité.

Dès l’aube de l’humanité, l’homme s’est débattu avec les quatre éléments que sont l’eau, la terre, le feu et l’air et a inventé des gestes, des techniques, des rituels étroitement liés à ceux-ci. Ces éléments sont toujours présents aujourd’hui dans le sport, ils représentent la face cachée de tout acte sportif. Ils ont donné de tout temps envie à l’homme d’y accéder par l’imitation. Pour courir aussi vite que le guépard, pour nager comme un poisson, pour voler comme les oiseaux, l’homme a inventé parallèlement des outils, des armes, des moyens de déplacements.

« Cette exposition, commente Francis Gabet, directeur du Musée Olympique, propose de découvrir le sens authentique et profond du sport.
Au-delà du langage universel des Jeux Olympiques, appréhender des habitudes de vie et des coutumes, aller à la rencontre de la différence et de la richesse de l’autre à travers le sport, nous a semblé être un angle intéressant et original en cette Année du sport, Patrimoine mondial décrétée par l’ONU. »
En collaboration avec le Musée d’Ethnographie, à Neuchâtel, l’exposition Aux racines du sport. Origines - Rites - Identités nous invite à une exploration de nos origines à travers le sport.

Origines
Certains gestes avaient, ou ont encore, une valeur identitaire rituelle, politique ou spirituelle ; lutte au Sénégal, capoeira au Brésil, sumo au Japon, booma-rang en Australie, Jeux du Naadam en Mongolie, différents sports, différentes contrées, mais un point commun que le visiteur est invité à découvrir en parcourant l’exposition.
De nombreux objets et témoignages filmés, liés aux rites et aux multiples identités, apportent les éclairages nécessaires pour comprendre la richesse de certaines pratiques, la recherche de sens et la véritable signification des gestes sportifs contemporains.
« Certains gestes aujourd’hui sportifs remontent à la nuit des temps, constate Rachel Caloz, du Service Muséologie du Musée Olympique. Ils étaient alors motivés par la survie et non par la recherche exclusive de l’exploit ou du dépassement de soi. Paradoxalement, ces activités devenues sportives ont finalement peu évolué. Un arc continue à se bander et un javelot se propulse toujours selon les mêmes lois. Les mêmes gestes perdurent, seul l’enjeu diffère ! »

Rites
Entre rites et sports, quel est le point commun ? C’est le regard que l’on porte sur la pratique de certaines activités qui suggère une interprétation rituelle ou sportive. Ainsi, pour les Indiens Kamayura d’Amazonie, la lutte représente et symbolise les forces du bien et du mal qui s’affrontent. C’est un sport, mais également un acte rituel. En Suisse, dès le XIIIe siècle, les rencontres, notamment d’Unspunnnen, visaient à éliminer les tensions et les oppositions qui marquaient les rapports entre la ville et la campagne, entre les gouvernants et leurs sujets. En Mongolie, par contre, la lutte, un des trois « jeux virils » est synonyme de renouveau, de reproduction de l’individu et de la nature. Et que dire des sumotoris, impressionnants autant par leur prestance que par le cérémonial qui les entoure, qui pratiquent un art ancestral lié, pour certains à des rites mortuaires, pour d’autres à des rites agricoles. Au Sénégal, la lutte est à la foi affirmation de soi, du clan, de l’identité d’un village et véhicule de rites millénaires, de sacrifices et parfois même d’envoûtement. Si la lutte au Niger, fait également fait partie des valeurs ancestrales, elle constitue avant tout le lien entre la légende des héros du passé et le rêve de la génération contemporaine.
Rites spirituels ou guerriers, souvent étroitement liés, la pratique du sport a toujours été un moyen de dépassement de soi. Que se soit à travers une approche purement physique ou comme pratique d’un véritable chemin spirituel ou de connaissance de soi, comme dans les arts martiaux pour ne citer qu’eux. Tout d’abord arts de la guerre, sous le règne de l’empereur Huang Ti ( 2700 av. J.-C.) puis pratique spirituelle avec l’arrivée du moine Boddhidarma, disciple du Bouddha, au monastère de Shaolin où il enseigna aux moines « qu’il trouva en très mauvaises conditions physiques », dix-huit exercices de base qui allaient devenir le Kung-fu.

Identités
Persécutés, les adeptes du Kung Fu le furent tout autant par Mao que ceux de la Capoeira par les colons puis par l’Etat qui déclarait dans son Code pénal en 1890 que toute personne qui pratiquerait ces « exercices » serait passible de deux à six mois d’emprisonnement. Près d’un siècle et demi plus tard, grâce à la ténacité et la passion de Manoel Dos Reis Machado, dit Mestre Bimba, la Capoeira sera décrétée « Sport national » par le Président de la République.
Rituel de guerre ou spirituel, affirmation de son identité, « l’histoire du mot sport en français nous incite déjà à une certaine prudence, précise Thierry Wendling, anthropologue de l’Université de Neuchâtel. Ce n’est qu’à partir du milieu du XIXe siècle qu’il a commencé à être utilisé dans son sens moderne ainsi rappelé par le Petit Robert : « activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l’effort, et dont la pratique suppose un entraînement méthodique, le respect de certaines règles et disciplines. » C’est pourtant bien selon cette définition que se pratiquèrent, il y a plusieurs millénaires, le Kourach en Asie centrale ou encore les premières joutes gréco-romaines.

Magie
Dans cette exposition, le visiteur aura le privilège de découvrir pour la première fois en Europe des objets prêtés par la Fédération nigérienne de lutte traditionnelle. Parmi ceux-ci un walki, pagne en peau de bouc, partie intégrante de l’équipement du lutteur traditionnel. Pour le fabriquer, de nombreux sacrifices sont nécessaires. Le pagne en question a appartenu à Kantou Ango, premier champion du Niger en 1975. Afin d’être exposé au Musée Olympique, des sacrifices ont été spécialement consentis pour débarrasser le walki de tous ses pouvoirs magiques.
De par sa conception, extrêmement rigoureuse et esthétique, l’exposition du Musée Olympique génère une autre forme de magie toute éternelle : celle de l’émerveillement, de la curiosité attisée et du plaisir de la découverte de nos origines, un peu à la façon dont un enfant se laisse raconter un conte, le soir, avant de partir aux pays des rêves.

Aux Racines du Sport. Origines - Rites - Identités
Musée Olympique, Lausanne. Jusqu’en mars 2006.
Renseignements : 021 621 65 11 - www.olympic.org

Cet article a été réalisé pour le magazine Sports et Loisirs.


Magaly Mavilia - 05.09.2005
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Ishmael es-ce toi ?

Je n’ai jamais connu mon grand-père Raoul Tarrou qu’a travers sa peinture. Camus fit un bout de chemin avec lui en Algérie... S’en inspira pour son personnage dans la peste.

Michael Musson - 12.10.2012

The spell seeds

Il a dit La mort est merveilleuse ...

Magaly Mavilia - 08.07.2019

mama Africa

Au dela de cette large bande saharienne sabloneuse on voit par-ci par là des agglomérations rurales presque aussi sabloneuses.

Michael Musson - 14.12.2013

La source

七転び八起き
(tomber sept fois, se lever 8)

Michael Musson - 10.01.2024