C’est le lieu où la mère du Christ fut conduite par Saint Jean, mis à jour par des archéologues guidés dans leurs fouilles grâce aux écrits visionnaires d’Anne Catherine Emmerich.
Je rentre de Turquie, où j’ai rencontré des regards de femmes aux yeux pétillants comme des bulles de champagne. Là, comme au Maroc où je me rends fréquemment, l’hospitalité est un art de vivre que la modernité n’a pas encore entaché.
Je rentre de la migros, où je me suis fait toiser par des femmes de la tête aux pieds et des pieds à la tête par les hommes.
Je rentre de retraite, où j’ai rencontré mon Maître. Ni prêtre, ni gourou, ni imam. Celui qui règne sur moi depuis le jour de ma naissance. Qui est féminin et pluriel et qui, du matin jusqu’au soir, déploie son armée de soldats avides aux quatre embranchements de mes actions et de mes réactions. Une déesse en vérité, totale, extrême et toute puissante ; la peur et ses hordes de serviteurs dont le zèle n’a d’égal que leur suprématie sur ma volonté toute dévolue à leurs commandements : la jalousie, l’avidité, l’inquiétude et la colère.
Je rentre de moi-même où ce que j’ai découvert n’est pas beau à voir. Alors je me dépêche de vite fermer la porte de ma conscience, ne voulant plus rien savoir de cette condition humaine qui est la mienne, et de m’en prendre à mon voisin. De me convaincre que c’est lui qui me fait peur et que c’est lui encore qui sème le trouble dans ma rue.
Au petit matin, des portes de l’Orient aux confins de l’Asie, j’aime entendre le muezzin qui psalmodie, même si je suis chrétienne, parce qu’il me rappelle que je ne suis qu’un infime petit point d’interrogation enchaîné à cette peur qui me fera commettre les actes les plus absurdes, de ma naissance à ma mort. Sans chercher jamais, ou si peu, la cause véritable de mes actions.
La montée de l’intolérance est à la mesure de notre ignorance.
Il est des femmes, et j’en connais, pour qui le port du voile est ce que la jupe est à la femme occidentale, par opposition à la nudité de certaines tribus.
Je me suis rendue chez les Himbas de Namibie, il y a quelques années de cela et personne ne m’a demandé d’enlever mon pantalon pour partager le repas du soir sous la hutte. Heureusement, parce que bien qu’étant une enfant des sixties, je ne me suis jamais accoutumée à la nudité en publique. Mais trève de réflexions, on ne va pas se gâcher la journée avec ces petits points d’interrogation.