porte parole des morts

Est-il midi dans ton sang Krateros ? Ira-tu embrasser la mort sur la bouche ?
Crètois écorné des océans froids, retourne chez ta compagne. Dans son giron de poussière tu peux te permettre d’oublier...

Michael Musson - 07.12.2013

ya-soma !

Oui, on s’inquiète de la condition de la femme en Afrique...
Mais la condition des routes ne devrait pas non plus être négligée !

Michael Musson - 03.02.2014

De Phani, 186 Lewis Plce, Negombo, Sri Lanka. Fin d’après-midi

J’ai relu “Le journal secret de Laura Palmer” de Jennifer Lynch ; deuxième fois en deux jours. C’est le seul bouquin en français que j’ai trouvé dans toute la ville ! À croire qu’il n’y a que des Allemands par ici ou alors que les Français ne lisent pas. Ou qu’ils sont trop radins pour les laisser ici.

mgm sriLanka portrait

Et qu’est-ce qu’ils font avec leurs bouquins une fois arrivé chez eux ? Ils les mettent dans une bibliothèque ou à la cave ? Où ils se feront bouffer par les rats.
À moins qu’ils ne fassent comme moi et qu’ils essayent désespérément de les échanger à un brocanteur contre un four miniature.

Quatre caisses pleines à ras bord que je lui ai balancées au brocanteur.
Elles devaient bien peser cent kilos. “Je vous laisse regarder”, que je lui ai lancé tandis que j’allais trier quelques babioles, plus pour vider ma cave que pour le four. Mais il avait là de quoi se régaler. Les babioles, il pouvait bien me faire la fleur de les prendre pour quelques deniers de plus.

J’avais aussi gardé dans le coin de la cave un carton avec de très vieilles éditions et des livres d’art, dont une édition limitée du Minotaure, complète, en trois volumes. Mais j’attendais de voir ce qu’il avait dans le ventre pour marchander cette caisse-là !

Je suis revenue vers lui dans le couloir et je lui ai dit : “Alors ! Qu’est-ce que vous en pensez ?”
“J’vous donne dix francs pour celle-ci ; les trois autres, j’veux bien vous les débarrasser, si ça peut vous arranger”.

Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, debout, à le regarder. Il avait le cheveu frisé et gras. De petites lunettes rondes qui lui donnaient un air d’intellecto qui avait laissé tomber la réflexion depuis belle lurette. Il était sale sous le nez et son pull-over pendouillait sur sa bedaine. Il était du genre à se masturber tous les soirs, très vite, et en serrant les dents sur les mêmes vieilles revues pornos.
Il m’a dit, comme pour s’excuser : “Vous savez, les bouquins, c’est difficile à vendre.” Je me suis remise à respirer et j’ai regardé le choix qu’il avait fait. Pour dix francs. Il y avait des guides de voyage : Sri Lanka, Philippines, Inde, quelques bons romans en poche et deux ou trois horreurs que j’avais gardées “pour info”.
Je me suis relevée vers lui, j’ai planté mes yeux dans les siens et je lui ai lancé : “Vous avez vraiment fait un très mauvais choix”.
Nous sommes restés là tous les deux, debout à nous regarder. Il n’a pas dit un mot.

Alors, très lentement, je me suis penchée sur les cageots restants comme sur un petit animal que l’on va abandonner. “Mais vous n’avez pas vu ce qu’il y a là ?”
Il y avait là de très vieilles éditions que m’avait léguées mon grand-père, probablement les premières en papier arche, de Krishnamurti, Schwaller de Lubitz (Ars Magna, couverture Vélin, édition numérotée, splendide, et l’œuvre complète de Sri Aurobindo, des Joseph Kessel, Pierre-Jean Jouve, Baudelaire, Paul Valéry, Hemingway, Henri Miller, Kundera et une édition épuisée et introuvable, je l’ai su par la suite, de “La spiritualité de la matière” de Robert Linssen. J’ai reposé les livres un à un, précautionneusement, comme s’ils étaient en verre, un verre si lourd et si fragile.

Je suis allé prendre la petite mallette d’argenterie, celle que j’avais reçue quand j’étais petite, les trois cartons de bibelots et je lui ai dit : “Voilà, vous pouvez monter le four au premier, j’aimerais l’essayer”.
Il a d’abord commencé à ranger les cartons dans sa Renault 4L, il ne pouvait pas avoir une autre voiture qu’une Renault 4L, et moi je suis rentrée chez moi. Je me suis enfermé dans les toilettes et j’ai pissé pendant une éternité, sans m’arrêter.


Magaly Mavilia - 20.08.2005
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Ishmael es-ce toi ?

Je n’ai jamais connu mon grand-père Raoul Tarrou qu’a travers sa peinture. Camus fit un bout de chemin avec lui en Algérie... S’en inspira pour son personnage dans la peste.

Michael Musson - 12.10.2012

The spiral

It’s a world of perceptions for sure brother...

Michael Musson - 01.06.2017

mama Africa

Au dela de cette large bande saharienne sabloneuse on voit par-ci par là des agglomérations rurales presque aussi sabloneuses.

Michael Musson - 14.12.2013

La source

七転び八起き
(tomber sept fois, se lever 8)

Michael Musson - 01.09.2024