porte parole des morts

Est-il midi dans ton sang Krateros ? Ira-tu embrasser la mort sur la bouche ?
Crètois écorné des océans froids, retourne chez ta compagne. Dans son giron de poussière tu peux te permettre d’oublier...

Michael Musson - 07.12.2013

ya-soma !

Oui, on s’inquiète de la condition de la femme en Afrique...
Mais la condition des routes ne devrait pas non plus être négligée !

Michael Musson - 03.02.2014

Bus Stand

- L’agent demande cent roupies pour les réservations...
- Par billet ?
- Non pour les deux.
- Ah.

mgm chili

Quelle chaleur ! Qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre pour aller manger ? La petite robe blanche aux motifs cachemiris ? Impossible. Satané synthétique, qui vous brûle la peau et étouffe chacune de vos pores, les unes après les autres.
Il avait raison ce gros malabar de Palolem, pas pour les insultes dont il nous gratifiait au quinzième whisky, nous ces enfoirés de friqués de sales occidentaux, mais pour le cotonne, comme il disait fièrement en français tout en redressant sa bedaine : « je ne porte que du cotonne. »

- Je pourrais descendre les chercher à Madras, dit-il en regardant par la fenêtre un touriste en négociation monétaire à l’entrée du Sea Shore Temple.
- Qui donc ?
- Les billets de train.
- Et pourquoi ça ?
- ... Si on compte treize roupies cinquante pour le trajet, plus celui pour rejoindre la ville, cela nous fait quatre-vingts roupies d’économisées.
- Trente-trois roupies égalent un franc je te rappelle. Pour une journée passée dans le bus, sans compter le bazar et la puanteur de Madras ; joli calcul ! En tout cas, moi, j’y vais pas. J’veux bien payer la différence. Franchement, tu ne préfères pas rester ici te baigner et faire des papouilles à ta poupée ?

J’peux tout de même pas laisser mon paréo, réalisa-t-elle dans un éclair de lucidité, ça fait vulgaire.
Elle avait en horreur toute cette horde de touristes ventripotents ou exhibant fesses et nichons. Elle le prenait en aparté, le tirant de sa rêverie : « Regarde-les, ils se promènent en pyjama, il ne leur manque plus que les bigoudis ! Jamais ils n’oseraient sortir comme ça chez eux. Alors pourquoi est-ce qu’ils le font ici, hein ? C’est répugnant ».
Qu’est-ce qu’ils diraient si les Indiens se mettaient à cracher dans les rues de Genève ? »
Elle méprisait particulièrement ces ménagères en paréo affublées d’un air décontracté et qui se trémoussaient comme des jouvencelles. Son jeu favori consistait à les épingler sur son tableau de chasse du ridicule en leur marchant sur les orteils. Les jours où elle portait ses petites sandalettes à talons étant, bien entendu, les plus distrayants.
Et ces quinquagénaires qui paradaient torse nu. Le short collé entre les fesses. « Ici, c’est pas le camping de Chalon-sur-Saône ; on est en Inde Monsieur et vous êtes devant un temple. C’est comme ça que vous allez à l’église le dimanche ? Et bien c’est pas beau à voir ! »

- Tout de même, quatre-vingts roupies c’est quatre-vingts roupies.
- Oui, mais, tout de même, rester ici avec ta petite chérie, lui dit-elle en matant son matos, c’est mieux non ?
- Tu sais, être ici ou dans un bus, ça ne fait pas de différence. Ça n’a pas vraiment d’importance en fait.

Il paraît que ça va tellement vite lorsque l’on arrive aux abords d’un trou noir qu’il est impossible de se rendre compte de ce que représente une telle vitesse. La vitesse de la lumière au carré, ou quelque chose comme ça. Alors, sans même que l’on s’en aperçoive, on est aspiré et broyé dans un même temps. Chaque parcelle de vide est instantanément supprimée de votre topographie charnelle, un micro instant encore et vos atomes sont centrifugés au point de devenir un rien. Moins que rien. Quelque chose que l’on appelle antimatière et dont on n’a même pas la preuve qu’elle existe puisque personne, jamais, n’est encore allé au-delà de la spirale ou tout est bocardé.
C’est là que j’étais, à l’intérieur de moi. Et tout autour de ce rien, il y avait ma chair.


Magaly Mavilia - 14.09.2005
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Ishmael es-ce toi ?

Je n’ai jamais connu mon grand-père Raoul Tarrou qu’a travers sa peinture. Camus fit un bout de chemin avec lui en Algérie... S’en inspira pour son personnage dans la peste.

Michael Musson - 12.10.2012

The spiral

It’s a world of perceptions for sure brother...

Michael Musson - 01.06.2017

mama Africa

Au dela de cette large bande saharienne sabloneuse on voit par-ci par là des agglomérations rurales presque aussi sabloneuses.

Michael Musson - 14.12.2013

La source

七転び八起き
(tomber sept fois, se lever 8)

Michael Musson - 01.09.2024