Le Troll des Montagnes
Virgule, inversée
Renversée !
Inversée, renversée, dans le ciel
Crôa, Crôa, Crôa
ce que tu veux
Qui, du pétale ou de l’astre
a fait la lune ?
Un peu
beaucoup
tendrement
D’autres passeraient sans préambule à
passionnément
Moi je préfère te grignoter,
tendre virgule
A chacun d’écrire la suite... Si la plume vous entendre
Le Troll des cavernes
Il écartait la roche
Comme d’autres une cuisse
A vous d’écrire la suite...
Si la plume vous en cuise
Le Troll du soleil
Namasté
Nama Kutchami
Joui, Joui
Jouikira
Rira le dernier
A vous d’écrire la suite... Si votre plume en chaleur
Le Troll du désert
Au milieu du dit désert,
Le Troll attendait que la caravane passe
Se repaissant des uns comme des autres
et lorgnant particulièrement du côté des chiens qui aboient
pour le croquant exquis de leurs petites oreilles pointues
vers votre plume...
Si l’appétit vient en mangeant
Le Troll des Profondeurs
2 millions, 9 cent mille 539 jours
Je crois que c’est à peu près cela
Je n’ai pas compté avec les années bissextiles
Parce qu’avant 1500, il paraît qu’elles n’étaient pas répertoriées
Sans bi, c’est bien
Sans exiguïté aussi
Donc, cela fait 2 millions, 9 cent mille 539 jours
Qu’il marchait ainsi
Au fond des mers
Son sextant, sans boussole, sous sa peau d’écume me fait
Glou-Glou
A chacun d’écrire la suite...
Si le bout de sa plume se met à flotter
Le Troll des Marais
Marais, Marie, Marthe, Marthe
Tu t’agites pour beaucoup de choses
Reste un peu allongée dans mes branches
Le nez dans l’astre et les orteils le long de la berge
Oui, juste comme ça
On pourrait jouer à Clapoti-Clapota
Toi, avec tes orteils,
Et moi avec mes branches
Tu vois, on fait comme ça
Il rassembla ses rameaux
on aurait dit un pied palmé
et commença à tapoter délicatement la surface de l’eau
Les petites vagues venaient me chatouiller les pieds
et les reflets de la lune se mirent à danser le dauphin
entre mes orteils
A vous d’y tremper votre plume
Si le clapotis vous en grise
Le Troll de la Lune
C’est parce qu’il se sentait bien seul
qu’il s’est mis un jour à grignoter la lune
Par petits morceaux tout d’abord
Il faut dire qu’elle était coriace
Et ces petites dents mirent bien longtemps à s’habituer
à cette roche épaisse et âcre
Mais cela l’occupait une bonne partie de la journée
Le reste de son temps étant tout entier consacré
à une contemplation attentive des étoiles
Et du silence qui régnait dans son monde
A vous de lui écrire un petit mot
Au clair de sa lune
Le Troll des Forêts Tropicales
Le Troll des Glaces
Viens jouer avec moi
Je ne peux pas
Mais pourquoi ?
Parce que j’ai peur
Et de quoi as-tu peur ?
De me laisser glisser
et qui sait ? De fondre !
A vous d’y laisser quelques plumes
si l’audace vous en prend
Le Troll des Tempêtes
Là, je crois qu’il vaudrait mieux faire volte-face !
Le Troll des Nuages
Les mots d’amour ne courent pas les rues
Je voudrais un joli ciel bleu pour toi
avec de tout petits blancs nuages
qui ponctueraient l’espace
De-ci, de-là
Le Troll des Temples Oubliés
Mais tu vois bien,
Ce chemin est beaucoup trop haut,
Je ne pourrais jamais y accéder
Mais, oui, mais oui
Tu n’as qu’à faire une conversion
Une conversion ?
Oui, une conversion
Tu appuies sur Enter
et tu deviens poussière !
Elle avait toujours eu confiance en lui
c’est donc ce qu’elle fit
Se transformant aussitôt en poussière
comme il l’avait pré-dit
Alors une petite brise l’emporta sur la première marche
Elle n’avait plus qu’à admirer le paysage et les temples oubliés
En attendant, sans attendre véritablement
le prochain alizé
Qui ne saurait tarder
