porte parole des morts

Est-il midi dans ton sang Krateros ? Ira-tu embrasser la mort sur la bouche ?
Crètois écorné des océans froids, retourne chez ta compagne. Dans son giron de poussière tu peux te permettre d’oublier...

Michael Musson - 07.12.2013

ya-soma !

Oui, on s’inquiète de la condition de la femme en Afrique...
Mais la condition des routes ne devrait pas non plus être négligée !

Michael Musson - 03.02.2014

Tout fout le camp

Il y a longtemps j’écoutais volontiers une chanson de Mecano

Michael Musson - 28.07.2009

Un désir d’infini

« Je crois que chez tout homme il y a un désir d’infini que l’infini seul peut combler »

Prêtre orthodoxe, Jean-Yves Leloup est écrivain, conférencier, docteur en théologie, philosophie et psychologie. Dans le cadre paisible de Crêt-Bérard à Puidoux il nous a accordé une interview à l’issue de son séminaire sur le livre de Jonas.

Depuis votre rencontre avec le Père Séraphin au Mont Athos, en 1969, qu’avez-vous laissé en chemin ?

J’ai laissé tout ce que j’étais auparavant, c’est-à-dire un joli paquet de prétention, de savoirs, de possessions, pour revenir un peu à l’essentiel, qui est le cœur et la prière du cœur. Depuis cette rencontre, le trésor de ma vie c’est la pratique de la prière dans le souffle et la vigilance avec l’invocation du nom de Yeshua.
Le maître de la prière c’est l’Esprit Saint. Et à certains moments, l’Esprit peut simplement nous demander d’inspirer et dans cet inspire et cet expire le Nom est caché au cœur du souffle.
La prière est attention au cœur de ce souffle : « yesh » à l’inspire, « ouah » à l’expire.
A d’autres moments, la prière est « Jésus Christ, aies pitié de nous, aies pitié de moi, pêcheur ».
C’est une confession du Seigneur de la vie, du Maître de mon désir, celui qui a reçu l’onction, le Fils de Dieu, la contemplation. Aies pitié de moi c’est : « Envoies ton Esprit ». C’est l’appel de l’Esprit, non seulement sur moi, mais sur tous les êtres.

Vous dites : « Le silence de l’Esprit est un don, un état qu’on ne peut pas acquérir par notre ascèse ou notre espérance » (1) La méditation et la contemplation semblent pourtant propice à l’accueil de Sa Présence. Illusion ? Présomption ?

C’est comme l’air que l’on respire, on ne peut le saisir. Dieu, on ne le voit pas ; c’est l’espace qu’il y a entre nous. Mais Il nous permet d’être conscient de l’évidence de l’invisible. La lumière est invisible et elle est devant nos yeux.
Un oiseau pour voler a besoin de l’aile de l’effort, de se mettre dans la posture, mais cela ne suffit pas. Il a besoin de la grâce aussi, mais cela ne suffit pas. Nous avons besoins des deux. Certains disent qu’ils n’ont pas besoin de la grâce et que leur propre force suffit. Si on a levé la voile, on a moins à ramer. Mais ce n’est pas cela qui provoque l’éveil et l’illumination. Il faut tenir les deux ensembles : l’effort et la grâce. Notre part humaine et la part de Dieu.

Quelle est votre compréhension de ce précepte de Maître Eckart : « C’est par amour de Dieu même qu’il faut quitter Dieu ».

La plupart du temps, ce que l’on appelle Dieu et une représentation, une image. Si Dieu n’est qu’une pensée, quand je ne pense plus, il n’y a plus de Dieu. Je demande à Dieu qu’il me délivre de toutes les représentations. Je l’approche comme étant insaisissable. Je ne le limite pas à mon propre esprit, mon propre mental.

Pensez-vous que nous soyons responsables de nos pensées spontanées ou qu’elles sont le fait de notre humanité ?

Je ne suis pas responsable de mes pensées, mais de ce que j’en fait, de l’orientation que veux leur donner. Certains disent que l’homme est complètement déterminé, d’autres qu’il est complètement libre. Nous sommes un paquet de mémoires, un mélange de nature et d’aventure, de liberté et de déterminisme. Au temps de Jésus, on était soit fils de lumière soit fils des ténèbres, mais Jean-Baptiste nous rappelle que l’on peut changer.
Les Saducéens disaient que l’homme se fait par ses propres forces. L’attitude de Jésus, c’est les deux. Nous ne sommes pas seulement notre code génétique, c’est la métanoïa.

Pouvons-nous espérer la purification de notre cœur / mental par l’Esprit ? Est-ce que vient un moment où nous nos mauvais penchants, notre égo disparaissent tout à fait ?

Comment l’ennemi en nous est capable de se transformer ? C’est « Le complexe de Jonas ». On ne peut pas l’écraser, mais on peut espérer progresser, être plus conscients de nos limites, se rapprocher de notre être. Le « moment de délivrance » c’est de s’accepter tel que l’on est. L’humilité. Dans nos limites, nous sommes ouverts à la grandeur. Pouvoir accepter ce paradoxe de l’être humain.
Accepter que nous soyons limités, que nous ne faisons pas le bien que nous voulons, mais le mal que nous ne voulons pas et qu’il y a en nous plus aimant, plus intelligent que nous. Le laisser être dans nos limites.
Le buisson ardent : le feu brule mais ne le consume pas. La Présence ne détruit pas l’égo, mais l’éclaire. Jusqu’au dernier moment nous seront ce paquet de mémoires.

Vous avez écrit : « Le Royaume (de Dieu), c’est le Règne de l’Esprit et de l’Amour sur toutes nos facultés » (2). Quel est pour vous aujourd’hui le chemin vers ce Royaume ?

L’ouverture de tous nos sens, de notre être sensible à la grande vie qui nous traverse, de nos yeux au visible et à l’invisible qui enveloppent toute chose. L’ouverture de nos oreilles à ce que l’on entend mais aussi au silence, l’ouverture de nos mains, dans ce que l’on touche mais qui est impalpable. L’ouverture de notre odorat à ce parfum ineffable. Au goût, à ces saveurs indéfinissables comme le piment ou l’eau. A une intelligence plus grande que nous. L’ouverture du cœur à un plus grand amour, alors on devient capable de respect et de patience, c’est une très haute forme d’amour.

Notes (1) et (2) : Jean-Yves Leloup, « Ecrits sur l’Hésychasme »

Bibliographie complète sur : www.jeanyvesleloup.eu

L’appel du Vivant qui est nous

Le séminaire de Jean-Yves Leloup : « Le complexe de Jonas ou la traversée des peurs », nous embarque dans une épopée à la rencontre de l’appel du Vivant qui est en nous. C’est une invitation à dépasser nos obstacles (le pêché). A devenir ce que Dieu souhaite tellement que nous soyons : courageux, entiers, uniques.
« Le complexe de Jonas, c’est aussi la peur d’être capable de pardon. On descend de notre piédestal d’homme juste pour entrer dans la bienveillance à l’égard de tout ce qui vit. »

Causes et effets

« Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et crie contre elle, car sa méchanceté est montée jusqu’à moi. » Le message de Jonas est court : Encore 40 jours et Ninive sera détruite. Quelles sont les conséquences de notre inconscience ? La dérive. L’épuisement de nos ressources et celles de notre terre. Ni possession, ni pouvoir, ni statut social ne nous donnent la paix du cœur. « Etre bien adapté à une société malade n’est pas un signe de santé ! »

Va vers toi-même

« Jonas entend : « Va ! ». C’est la première parole dite à Abraham : « Va vers le pays que Je te montrerai ». Non pas : viens vers Moi, mais va vers toi-même. Ce n’est que lorsque tu seras toi-même que l’on pourra se rencontrer et non pas combler un manque. Mais comment être « Je suis » sans prétention ? demande Jean-Yves Leloup. Comment se dépasser ? Paradoxalement, par l’humilité. En acceptant ses limites : je suis fragile, mortel, mais je suis aussi habité par l’infini. »
Jonas a peur de cette rencontre avec lui-même. Il fuit et s’endort au fond de la cale tandis que la tempête fait rage. « Pourquoi dors-tu ? Lève-toi » lui dit de capitaine. Tiens-toi droit. Le pêché en grec, c’est avoir perdu son axe. Qui suis-je vraiment ? « Dans les entrailles de la baleine, Jonas arrive à l’inconnu de lui-même dans l’épuisement de la question. » C’est là qu’il retrouve le lien avec Dieu et la force d’aller à Ninive.

Pas d’autre signe que le signe de Jonas

Les Juifs demandent à Yeshoua un signe. « Il ne vous sera pas donné d’autre signe que le signe de Jonas ». Sans passer par la transformation, mort et résurrection, pas de rencontre possible ! Lâcher la peur de l’inconnu est un processus, une pratique de chaque instant. Une purge. Symbolisée par le ricin où Jonas découvre un Dieu qui n’est pas « à son image », puisqu’Il pardonne à ses ennemis. Et là, il perd toutes ses illusions. « Il comprend que tout est mirage mais tout est miracle ». Alors s’élève la gratitude. « Etre capable de louange est signe de bonne santé ». Dans cette gratitude, Jonas renoue avec les forces vives de la vie.


Magaly Mavilia - 03.06.2020
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Je n’ai jamais connu mon grand-père Raoul Tarrou qu’a travers sa peinture. Camus fit un bout de chemin avec lui en Algérie... S’en inspira pour son personnage dans la peste.

Michael Musson - 12.10.2012

The spiral

It’s a world of perceptions for sure brother...

Michael Musson - 01.06.2017

mama Africa

Au dela de cette large bande saharienne sabloneuse on voit par-ci par là des agglomérations rurales presque aussi sabloneuses.

Michael Musson - 14.12.2013